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Gabon : le silence assourdissant du procureur de Libreville sur la mise en résidence surveillée de Sylvia et Nourredin Bongo

Depuis le 9 mai, les spéculations vont bon train : Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin auraient été discrètement transférés de leur lieu de détention à leur villa de la Sablière, sous régime de résidence surveillée. Une information qui a fait l’effet d’une traînée de poudre. Pourtant, une voix manque à l’appel : celle du Procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, Bruno Obiang Mvé.

Son silence, dans ce moment charnière, interroge. Face à une affaire aussi emblématique que celle du clan Bongo, le mutisme des autorités judiciaires laisse le champ libre aux spéculations les plus folles. Et sans déclaration officielle pour encadrer les faits, difficile de faire la part entre ce qui relève de la décision de justice et ce qui relèverait d’un compromis politique.

Accusés de malversations financières et détenus depuis plusieurs mois dans des conditions souvent qualifiées d’opaques par leur défense, Sylvia et Noureddin Bongo étaient au cœur d’une procédure judiciaire censée incarner le nouveau souffle promis par les autorités de transition. Leur supposé changement de statut, sans qu’aucune confirmation ne vienne des institutions compétentes, risque d’écorner cette volonté de rupture et de justice équitable.

Le parquet détient pourtant le pouvoir de clarifier la situation. À travers un simple communiqué ou une conférence de presse, il pourrait rétablir les faits, rassurer l’opinion et affirmer l’indépendance de la justice. Car aujourd’hui, l’absence de communication alimente davantage les thèses de marchandage ou d’ingérence que celles d’un État guidé par la loi.

Dans un pays qui aspire à restaurer la confiance dans ses institutions, chaque silence institutionnel pèse lourd. Et face à une population en attente de vérité, il devient impératif que le ministère public sorte de sa réserve pour dissiper les doutes et replacer la justice au cœur du débat.

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